Les sources d’information fiables sur les drones civils sont de deux types : le monde de l’aéromodélisme et le monde des militaires. Les aspirations et ambitions de chacune de ces entités sont différentes et il y a parfois une certaine incompréhension sur ‘le business du drone’ et les besoins législatifs de chacun.
Dans cet article paru dans http://www.theengineer.co.uk, l’ambition des drones est de pouvoir voler aussi bien que les appareils classiques dans le même espace aérien. C’est le fameux ‘sense and avoid’ « voir et éviter » qui est l’enjeu principal pour les drones. On évoque ici l’idée de drones lourds, aussi gros que les appareils classiques. Cet enjeu est mineur lorsqu’un opérateur de drone vole avec les scénarios les plus utilisés en France (S-1, S-2, et S-3)
Parmi les grands défis auxquels sont confrontés les ingénieurs d’aujourd’hui, il y a celui posé par la volonté d’ouvrir l’espace aérien civil aux drones. Cela s’explique en partie parce que la technologie existe déjà : les drones militaires ont déjà effectué d’innombrables missions dans l’«espace aérien organisé» des théâtres de guerre. Le défi, cependant, est de convaincre les autorités de réglementation de l’aviation dans le monde que la technologie peut être étendue de manière à la rendre encore plus sûre pour qu’un pilote au sol fasse ‘voler’ un, peut-être deux, peut-être beaucoup plus d’avions à la fois dans le même espace aérien utilisé par des jets commerciaux..
Il est presque inconcevable de penser qu’un contrôleur aérien permette à un drone piloté à distance de se rapprocher d’un avion remplis de passagers. Mais s’il était prouvé que le contrôle et la communication étaient fiables, beaucoup pensent que ce serait un nouveau marché très lucratif à hauteur de plusieurs milliards de livres. C’est vers cet objectif que les ingénieurs de l’aérospatiale travaillent, et s’ils y parviennent, ce secteur émergent pourrait ouvrir une gamme de nouvelles possibilités intéressantes pour l’industrie aérospatiale .
Une grande partie des progrès réalisés dans la technologie des drones continuent d’être réalisés dans le domaine militaire. Mais comme les budgets de défense diminuent, les entreprises cherchent à élargir leurs possibilités. BAE Systems travaille actuellement sur plusieurs projets de drones à grande échelle principalement pour des applications militaires, mais selon Chris Garside, directeur de l’ingénierie des systèmes des avions de combat du futur de BAE, les possibilités d’applications dans l’aéronautique civile font tout juste leur apparition. Il affirme que l’industrie doit travailler avec les régulateurs pour faire face à l’avenir des vols civils sans pilote.
«Nous voyons le marché de la technologie sans pilote avec beaucoup de potentiel de croissance. Tant que nous ne sommes pas en mesure d’ouvrir l’espace aérien civil au drones avec l’agrément des organismes de réglementation, nous ne pourrons pas savoir ce que seront les utilisations civiles potentielles de cette technologie. Nous pouvons voir quelques-unes des utilisations pratiques, mais d’autres viendront à cause de changements que nous n’avons pas encore pris en compte. C’est pourquoi il est important que l’industrie collabore avec les organismes de réglementation dans ce domaine».
Alors, comment l’industrie va pourvoir amadouer la réglementation ? La réponse réside dans les essais, les essais, et les essais, selon Ray Mann, directeur du Centre national aéronautique (NAC) .
Le NAC, est un partenariat entre l’aéroport de West Wales dans Aberporth et l’aéroport de Newquay en Cornouailles. Il fait partie des premiers centres civils au monde pour l’étude, les essais et l’évaluation des drones en mode hors-vue. « Nous devons être en mesure de garantir le lien entre l’opérateur-pilote au sol et l’avion-drone », dit Ray Mann du NAC. L’électronique et les communications sont les compétences clés pour ce futur.
Le ciel provoque admiration et frayeur. Pour ceux qui ont peur de l’avion, supporteront-ils de voler dans un avion sans pilote (pilote qui ne prend pas le risque d’être dans l’avion!) ?